Les Scouts et Guides de France défendent le droit aux vacances de tous les enfants

Les Scouts et Guides de France défendent le droit aux vacances de tous les enfants

Paris, le 27 octobre 2025

Lettre ouverte pour Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires

Objet : Ne fermez pas la porte aux vacances de nos enfants

Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

Le 14 octobre 2025, nous avons découvert avec stupéfaction le Projet de loi de finances et le
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour l’année 2026. Derrière la technicité des
lignes budgétaires, deux décisions, qui marquent un recul historique du droit aux vacances, nous
ont particulièrement alarmés :

la suppression du dispositif Colos apprenantes, ramené à 0€ sans justification, alors qu’en
2025 il était doté de 36,8 millions d’euros,
la taxation à 8% du budget des activités sociales et culturelles des CSE, présentée de
manière déraisonnable comme une mesure sur les compléments de salaire, alors qu’elle
s’attaque en réalité aux avantages des salariés et affaiblit leur soutien aux familles,
notamment via les chèques-vacances.

En 2023, ce sont 4,7 millions d’enfants qui ne sont pas partis en vacances, soit 2 enfants sur 5.
Ce chiffre représente Karim, quatorze ans, qui n’a jamais vu la mer. Il y a Jade, huit ans, qui rêve
d’être dans le train qu’elle voit passer sous sa fenêtre tous les jours. Il y a ces parents qui
expliquent à leurs enfants, avec honte et culpabilité, qu’ils feront « des vacances à la maison,
parce qu’on n’a pas d’argent ».

Ces familles, pour la plupart avec un quotient familial inférieur à 1000€, comptent souvent sur leur
CSE, leur mairie ou encore l’association locale pour accéder à un séjour ou à une aide. Demain,
avec la suppression des Colos apprenantes conjuguée à la réduction des moyens des CSE, c’est
le droit aux vacances de centaines de milliers d’enfants qui va finir par disparaître. Pour leurs
parents, pour les collectivités, les associations, les organisateurs de séjours, c’est le sentiment
d’impuissance et d’abandon qui s’installera.

Pourtant, les Colos apprenantes n’étaient pas qu’une simple mesure de relance. Elles étaient une
réponse concrète à une urgence sociale et éducative. Entre 2020 et 2024, plus de 400 000
enfants
ont pu bénéficier du dispositif et partir en vacances, parfois pour la première fois. Alors
que 95% des familles ont témoigné de leur satisfaction et de leur reconnaissance, il a été jugé
nécessaire de bannir ce dispositif, sans aucune justification, pour 2026.

Dans un pays où la santé mentale a été désignée Grande Cause nationale 2025, comment
comprendre que l’État puisse contribuer à la fermeture d’espaces qui participent au bien-être et à
la construction des jeunes ? Les colonies de vacances et les séjours de scoutisme sont des lieux,
aujourd’hui rares, où un enfant peut vivre loin des écrans, respirer l’air pur, s’amuser en groupe et
découvrir la richesse de la nature. Ces expériences permettent aussi aux jeunes de reprendre
confiance en eux, de vivre la mixité sociale, de tisser des liens, et pour certains de s’offrir une
parenthèse bienveillante dans un quotidien parfois difficile.

En ratifiant la Convention internationale des droits de l’enfant en 1990, la France s’est engagée à
garantir à chaque enfant le droit « au repos, aux loisirs et à la participation à des activités
récréatives et culturelles » (article 31). Ce droit n’est ni accessoire ni symbolique, il est le socle du
développement et de l’émancipation de l’enfant. Priver les enfants les plus fragilisés de vacances
par de telles décisions est un réel manquement et désengagement.

Notre République repose sur trois valeurs : liberté, égalité, fraternité.
Comment parler de liberté quand certains enfants sont assignés à résidence ?
Comment parler d’égalité quand le droit aux vacances devient un privilège ?
Comment parler de fraternité quand les lieux de partage et de mixité disparaissent ?

Les colonies de vacances font vivre un idéal simple et puissant, celui d’une enfance libre,
curieuse, solidaire et joyeuse. Pourtant en 2026, alors que nous fêterons leurs 150 ans, arrêter
un dispositif d’aide aux départs en colo apparaît comme incompréhensible et absurde. Elles ont
traversé les crises, les guerres, les mutations du monde, parce qu’elles répondent aux besoins
des familles, aux envies des enfants et surtout au droit aux vacances. Aujourd’hui, ce droit
fondamental vacille.

Au-delà des répercussions sociales et éducatives, ces décisions vont également avoir des
retombées économiques désastreuses, à court comme à long terme. À brève échéance, elles
entraîneraient une baisse immédiate du nombre de séjours organisés, mettant en péril des
milliers d’emplois directs et indirects. Sur le long terme, c’est tout un écosystème local qui verrait
s’effondrer une part essentielle de son économie
. De nombreuses collectivités, déjà fragilisées,
verront leurs capacités d’action encore réduites, surtout lorsque la baisse des crédits d’État
destinés aux territoires vient aggraver la situation.

À l’échelle nationale, priver des enfants de ce droit fondamental, c’est aussi affaiblir
l’investissement collectif dans l’éducation, la santé mentale et la cohésion sociale, autant de
leviers indispensables à la prospérité de demain. Si nous laissons ces mesures s’appliquer, ce
seraient bien plus que 4,7 millions d’enfants et de jeunes qui laisseront une page blanche à la
rentrée pour répondre à la fameuse question : « Qu’avez-vous fait pendant les vacances ? ».

Ces choix budgétaires, présentés comme des économies, seraient en réalité des pertes
humaines et économiques considérables. Nous vous demandons donc, avec urgence et espoir :

de maintenir une politique publique ambitieuse pour les colonies de vacances et les camps de
scoutisme qui permettrait de nouveau à des milliers d’enfants de s’épanouir et partir en
vacances,
de renoncer à la taxation de 8% sur les activités sociales et culturelles des CSE, qui
compromettrait directement l’accès aux vacances et aux loisirs de millions de familles et
d’enfants,
d’assurer des moyens aux territoires leur permettant de mettre en place une politique
éducative et solidaire.

Les enfants sont notre avenir, ils ne doivent pas être les victimes des erreurs passées.

Nous vous prions d’accepter, Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs les membres
du Gouvernement, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, l’expression de notre considération et de notre détermination à défendre le droit aux vacances pour tous les enfants.

Un ensemble d’acteurs engagés

Quand « Ma Petite Planète » devient un jeu collectif ! 

Quand « Ma Petite Planète » devient un jeu collectif ! 

De Bellaing (59) à Molsheim (67), les Scouts et Guides de France se prennent au jeu des défis écologiques de « Ma Petite Planète » sur l’application mobile. Cuisiner, observer la nature, relever des petits gestes du quotidien… Trois semaines d’émulation joyeuse et de créativité, pour montrer que l’écologie, ensemble, c’est plus fun ! 

À Bellaing, tout un groupe relève les défis 

Deux semaines après le début de l’opération « Ma Petite Planète », le groupe Scouts et Guides de France de Bellaing s’est pleinement mobilisé. 
Sous l’impulsion de Sarah et Gabin, chefs Louveteaux-Jeannettes (8-11 ans), toutes les branches se sont mises aux défis : jeunes, maîtrises et parents confondus. 
Sarah et Gabin avaient découvert « Ma Petite Planète » lors de « Clameurs ! » cet été, alors qu’ils étaient encore compagnons. À la rentrée, Dorothée, cheffe de groupe et mère de Sarah, a embarqué toutes les tranches d’âge ! 

Des défis variés qui embarquent tout le monde 

« Nous, on a participé au rassemblement des ondes, JOTA-JOTI, raconte Anaïs, Jeannette. On a échangé avec un groupe suédois et on a décidé de faire leur recette de boulettes au chocolat dans l’après-midi ! ». Simon, lui, a profité d’un défi pour préparer un exposé sur les oiseaux du monde : « Ma maman a voulu relever les défis avec moi, et même mon frère s’y est mis. On a fait une journée sans écran — même pour maman, ce n’était pas facile ! ». 
 « On s’est lancés dans des recettes découvertes du monde », ajoutent Rachel, Thomas et Clara pionniers-caravelles (14-17ans). Les encadrants et parents ne sont pas en reste : Dorothée, la mère de Sarah, ainsi qu’Amélie et Fanny, responsables du groupe, se réjouissent de voir tout le monde embarquer : « Nous aussi, nous avons créé notre classe et relevé quelques défis ! » 
Sur l’application « Ma Petite Planète », le classement évolue chaque jour : Farfadets (6-8 ans), Louveteaux-Jeannettes, Scouts-Guides (11-14 ans), Pionniers-Caravelles, Compagnons (17-21 ans) se disputent les meilleures places. « C’est génial de voir l’émulation entre les unités », sourit Sarah. 

À Molsheim, les défis deviennent un projet d’année 

L’enthousiasme gagne tous les territoires. À Molsheim, Élodie, cheftaine Pionniers-Caravelles, raconte : « Nous cherchions un projet CAP (Concevoir, Agir, Partager) pour l’année, et « Ma Petite Planète » a été une belle occasion de démarrer. Les jeunes se sont emparés des défis avec une énergie folle ! On s’est créé un groupe où chacun partage ses photos et ses réussites avant de les valider dans l’application. Certains ont même écrit une chanson, d’autres une pièce de théâtre ou des banderoles sur l’écologie. »

Lors d’une sortie nature, les Pionniers-Caravelles ont aussi relevé un défi d’observation : répertorier les oiseaux et autres volatiles. « Ils ont repéré une bande d’oies sauvages ! J’ai bien rigolé en voyant la photo : les oies leur couraient après, prêtes à leur voler dans les plumes ! », s’amuse Élodie. De quoi transformer une simple observation en souvenir inoubliable — et valider le défi sur la biodiversité. 

Le mouvement continue de grandir : les groupes partagent leurs expériences, valident leurs défis et s’encouragent mutuellement. Les jeunes scouts et guides prouvent que l’écologie peut être un jeu collectif… et une formidable aventure humaine. Une aventure qu’ils comptent bien faire durer !  

Le 11 octobre, les Scouts et Guides de France se mobilisent pour l’avenir des associations 

Le 11 octobre, les Scouts et Guides de France se mobilisent pour l’avenir des associations 

Alors que le modèle économique des associations se dégrade année après année, les Scouts et Guides de France s’engagent aux côtés du Mouvement Associatif le samedi 11 octobre. Cet appel à la mobilisation citoyenne vise à défendre une société qui soutient pleinement ses associations dans leurs missions sociales, éducatives et solidaires.

Pourquoi les Scouts et Guides de France rejoignent cette mobilisation ?  

Dans un monde qui se fragmente et où la haine se banalise, les associations demeurent d’indispensables espaces de cohésion. Elles tissent des réseaux de solidarité et contribuent à apaiser les tensions de notre société. Mouvement d’éducation populaire, nous jouons un rôle clé pour renforcer cette cohésion sociale dès le plus jeune âge. Nous croyons en un monde qui a confiance en ses associations et en la force des collectifs, pour préserver le bien commun et l’avenir des générations futures.

Nous avons la conviction que, pour donner du sens, l’éducation doit se faire ensemble : famille, école et partenaires associatifs. Aujourd’hui, c’est un pilier de cette complémentarité éducative qui vacille. En rejoignant cet appel, nous affirmons la nécessité de redonner toute leur place aux associations, en particulier de jeunesse et d’éducation populaire, dans une société qui en a plus que jamais besoin.

Anne-Claire Bellay, Déléguée Générale des Scouts et Guides de France

Un modèle économique qui se dégrade année après année

Alors que les besoins ne cessent d’augmenter, les moyens se réduisent. En 15 ans, la part des subventions a chuté de 41% dans le budget des associations. Un tiers d’entre elles déclare revoir leurs activités à la baisse pour survivre et certaines sont contraintes de mettre la clé sous la porte.

Aux Scouts et Guides de France, ces aides publiques permettent de réduire le coût de nos activités, de proposer une éducation de qualité, de soutenir des projets de solidarité internationale ou encore d’accueillir des volontaires en Service Civique. Nous craignons que les baisses répétées des subventions se traduisent dans le portefeuille des familles qui nous confient leurs enfants ou par une réduction de l’offre éducative de notre association. 

Marion Chazelle-Dufour, Déléguée Nationale au Modèle Économique aux Scouts et Guides de France

Les Scouts et Guides de France signataire d’une tribune

Les Scouts et Guides de France ont co-signé une tribune du Mouvement Associatif avec plus d’un millier d’autres associations. Vous pouvez la retrouver en cliquant sur le bouton ci-dessous :

Où se mobiliser ?

Pour les Scouts et Guides de France, il est possible de se joindre aux mobilisations associatives du 11 octobre, un peu partout en France, pour dire ensemble : “ça ne tient plus !”

Lutter ensemble contre la précarité alimentaire

Lutter ensemble contre la précarité alimentaire

À l’issue du rassemblement « Clameurs ! », avec l’appui de la Banque Alimentaire d’Île-de-France, des bénévoles SGDF ont collecté les surplus pour les redistribuer à des personnes en situation de précarité alimentaire. Un élan de solidarité qui a permis la redistribution de 12 000 repas. Grégoire Béchu, équipier national au sein du mouvement et chargé de projet partenariat pour les Banques Alimentaires, témoigne de cette belle initiative.

Bonjour Grégoire, pourrais-tu présenter en quelques mots l’initiative à laquelle tu as contribué à la suite du rassemblement « Clameurs ! » ?

Pendant le rassemblement de cet été, il a fallu nourrir les 20 000 participants et participantes. Tout avait été planifié et calculé de façon très précise par les équipes intendance pour avoir le moins de gaspillage possible. Malgré tout, comme à la fin de tout grand événement, il y a toujours des restes. Donc, en restant en cohérence avec l’esprit du rassemblement, nous avons pu assurer, grâce au soutien de la Banque Alimentaire d’Île-de-France, la redistribution de plus de 12 000 repas à des personnes en situation de précarité alimentaire.

Pourrais-tu nous raconter l’origine de cette initiative ? Comment cet élan de solidarité est il né ?

Cette initiative s’est faite assez naturellement. L’équipe intendance savait que je travaillais pour les Banques Alimentaires, donc la mise en contact s’est faite assez facilement. Le succès de cette initiative, c’est vraiment le résultat d’un travail d’équipe entre la Banque Alimentaire d’Île-de-France, les équipes de Jambville (centre d’activités de l’association dans le 78) et l’équipe intendance de Clameurs !

En quoi selon toi, cette initiative incarne les valeurs de la démarche « Clameurs ! », et des Scouts et Guides de France ?

En France, il y a plus de 9 millions de personnes qui ne mangent pas à leur faim tous les jours. Ce chiffre de fait que s’accroître chaque année. Scouts et Guides de France, nous avons une vraie opportunité de répondre à cette nécessité. À travers cette initiative, on essaye de clairement répondre aux Clameurs des Pauvres et à l’appel du pape François. Aujourd’hui, c’est tout le sens des SGDF de s’engager dans la communauté.

Est-ce que tu aurais un message à faire passer aux bénévoles / groupes / unités, qui aurait l’idée de faire une initiative similaire autour de chez eux ?

Je leur dirais : n’hésitez pas ! En France, il y a des milliers d’associations locales qui œuvrent pour l’aide alimentaire. Quand on est une cheftaine de groupe ou un chef d’unité, il ne faut pas hésiter à nouer des partenariats avec eux. Il y a plein de façons d’agir pour lutter tous ensemble contre la précarité alimentaire. N’oublions pas aussi qu’en contribuant à une aide alimentaire, on recrée aussi du lien social. Et ça tombe bien, au sein de notre mouvement, on possède une vraie compétence : on sait aller à la rencontre et créer du lien entre les personnes.

En savoir plus sur les Banques Alimentaires

1er réseau d’aide alimentaire en France, la Fédération française des Banques Alimentaires compte 79 banques alimentaires sur le territoire français. Créée en 1984, elle redistribue aujourd’hui de l’aide alimentaire à plus de 2,4 millions de personnes par an. Malheureusement, ce chiffre continue d’augmenter chaque année. Pour apporter son soutien à ce grand réseau d’aide alimentaire, n’hésitez pas à participer à la collecte nationale des Banques Alimentaires les 28, 29 et 30 novembre.   


Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver le témoignage de Grégoire dans le podacst K7, la cassette des SGDF. Dans ce format audio de 10 minutes, Grégoire nous parle d’alimentation durable : comment impliquer les jeunes dans une démarche de repas sains et savoureux, avec un impact maîtrisé ?

Paroles de jeunes après « Clameurs ! » : « La joie, c’est ce que je ressens au fond de moi »

Paroles de jeunes après « Clameurs ! » : « La joie, c’est ce que je ressens au fond de moi »

Du 24 au 28 juillet 2025, 20 000 Scouts et Guides de France – dont 17 000 jeunes de 14 à 21 ans – se sont réunis à Jambville (78) pour « Clameurs ! ». Ce rassemblement a marqué un temps fort de la démarche éducative du même nom, dont le but depuis 2025 est de répondre à l’urgence climatique et aux détresses des plus fragiles. Retour sur cet évènement, vu par les jeunes.

« Je savais qu’on était 20 000, mais je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi impressionnant », confie Arthur, pionnier1 à Lambersart.
Sur la plaine immense du parc de Jambville, tout prend une autre dimension : la foule, les couleurs, les cris de joie, les rires, les moments partagés. Pour beaucoup, ce rassemblement est une révélation. Une expérience à taille humaine… mais d’une ampleur inédite.

« À Cannes, on ne croise pas souvent d’autres scouts et guides en dehors de notre groupe… Alors arriver ici et voir qu’on est 20 000, c’est impressionnant. On réalise qu’on fait partie d’un immense mouvement » raconte Julie, caravelle2 à Cannes.

Cinq jours de joie, d’engagement et de partage 

Ces cinq jours ont été l’occasion pour les jeunes de participer à trois journées d’activités.

La journée « La Ruche » visait à explorer de nouvelles formes d’engagements. Elle a permis aux participants et participantes de dialoguer avec de grands témoins, comme le photographe et président de la fondation GoodPlanet Yann Arthus Bertrand, ou Marie Derain, ancienne Défenseure des enfants, actuelle secrétaire générale du Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE) et présidente de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr).

La journée « Boussole  » s’articulait elle autour des thématiques suivantes : être au service et apprendre à agir à son rythme. Les jeunes y étaient notamment invités à rendre service, à participer à des ateliers pour prendre soin d’eux ou des autres et à développer leurs connaissances de la nature grâce à des activités manuelles. « Je me suis vraiment investi : atelier sur l’histoire du scoutisme, échanges d’écussons, lettre à moi-même… J’ai aussi découvert les projets de certaines équipes de compagnons3. Ça donne vraiment envie de continuer le scoutisme. », témoigne Ambroise, pionnier à Senlis.

Enfin, les jeunes ont mené l’enquête pour mieux connaître et protéger la nature lors de la journée « L’expédition ». Les participants et participantes y ont pris part à des activités de découverte ludiques dans espaces naturels du Parc Naturel du Vexin. « On est partis en rando, il y avait plein d’activités, j’ai adoré ! », se réjouit Élisabeth, du groupe de Montargis.

Des veillées XXL 

Parmi les moments les plus marquants : les veillées à 20 000. « C’était dingue de commencer par un moment aussi fort, je ne m’attendais pas à une telle ambiance », s’émerveille Suzanne, caravelle de Lambersart, en se remémorant la veillée d’accueil. Processions de villages, chants à tue-tête, cris de ralliement, tous convergeant vers la grande scène… Des moments de liesse collective que n’oubliera pas Élisabeth. Tout comme les 94 jeunes qui ont reçu le sacrement de confirmation pendant le rassemblement, au cours d’une émouvante veillée de célébration.

Une expérience humaine 

« La joie, c’est ce que je ressens au fond de moi », explique Clément, compagnon à La Brède. « Tout le monde rigole, même le soir, allongés sous la tente. J’entends des gens rire et ça me rend heureux. Voir les gens chanter, danser, vivre. »

Au-delà des mots, ce sont les images qui resteront : la scène illuminée, les milliers de tentes, les rencontres, le décor du grand radeau au milieu de la plaine… et surtout, cette multitude de voix qui s’unissent pour ne faire qu’une. « Clameurs ! », c’était une invitation à vivre intensément, à s’ouvrir, à vibrer ensemble, pour répondre aux clameurs de la terre et des pauvres. Et pour les jeunes comme les bénévoles, une expérience humaine et joyeuse qui laisse une trace durable, bien au-delà des jours passés ensemble.

  1. Garçon de 14 à 17 ans chez les Scouts et Guides de France. ↩
  2. Fille de 14 à 17 ans chez les Scouts et Guides de France. ↩
  3. Jeunes de 14 à 21 ans chez les Scouts et Guides de France. ↩
Immersion dans… l’accueil auprès des exilés

Immersion dans… l’accueil auprès des exilés

Cinq compagnons (17-21 ans) du groupe Scouts et Guides de France de Béthune ont choisi de vivre la phase décentralisée du rassemblement Clameurs ! à Calais. En lien avec le Secours Catholique, Nina, Julien, Charlotte, Clémence et Vadim sont allés à la rencontre d’exilés. Un engagement concret et profondément humain, vécu avant de rejoindre la suite du rassemblement à Jambville, où quatre d’entre eux recevront le sacrement de confirmation. 

Depuis plus de dix ans, la paroisse Saint-François-d’Assise de Calais et le groupe local SGDF accueillent des équipes compagnons venues de toute la France. En cette mi-juillet, ces cinq amis d’enfance ont partagé le quotidien des bénévoles du Secours Catholique. Au programme : maraude dans les campements le matin, pour distribuer du thé, du café, recharger les téléphones, créer du lien. Accueil de jour l’après-midi, pour aider à la lessive, aux douches, à la vaisselle, ou simplement jouer avec les enfants. « Des gestes simples, mais essentiels », résume Clémence, « car ils rendent un peu de dignité à des gens qu’on ne regarde souvent qu’à travers le petit écran. » 

Une semaine au service pour accueillir dignement

Le rythme est soutenu, mais la mission a du sens. À travers les jeux, les sourires, les temps d’échange, une relation se tisse peu à peu, malgré la barrière de la langue ou des cultures. Le groupe côtoie également d’autres associations présentes sur place, chacune avec une mission précise : médecins, juristes, animation, soutien logistique… « C’est une vraie communauté d’entraide, où tout le monde fait sa part », observe Vadim. 

Quand les cœurs s’ouvrent, les regards changent 

Julien se souvient d’un moment fort : « Je ne parlais pas sa langue, lui pas la mienne. Mais quand j’ai mimé un moonwalk façon Michael Jackson, en le taquinant sur son gilet, il a éclaté de rire. Dès le lendemain, il revenait chaque jour au campement. On avait brisé la glace. » D’autres souvenirs restent en mémoire : une jeune migrante enceinte dormant dehors après une tentative de traversée, un Érythréen demandant une croix pour se sentir protégé, un garçon qui voulait juste jouer au foot comme les autres. « L’exil ne les a pas rendus amers. Au contraire, ils ont gardé une incroyable joie de vivre. » 

Ce camp a changé leur regard sur l’actualité, mais aussi sur leur propre vie. « Je me plains moins depuis, confie Nina. Et je vais récupérer tous les vieux duvets et tentes autour de moi. Maintenant, je sais où les amener. Et je sais que ça sert. » Ce temps fort, vécu en cohérence avec le message du pape, nourrit aussi leur foi. La démarche spirituelle de quatre d’entre eux, qui recevront leur confirmation à Jambville, s’enracine désormais dans une expérience concrète de fraternité. 

Une clameur à faire entendre 

À quelques jours du grand rassemblement, les cinq compagnons portent une clameur qu’ils souhaitent transmettre aux autres équipes : celle d’oser l’inconfort, la rencontre, l’action. « Et toi, compagnon ? Ose aller vers, contacte une association. Tu recevras autant que tu donneras. Un sourire, un moment de jeu, une oreille attentive… ces gestes comptent autant qu’un repas ou un vêtement. » 

Changement de la présidence des Scouts et Guides de France

Changement de la présidence des Scouts et Guides de France

En raison d’un changement de contexte politique imprévu et à la suite à d’attaques violentes, Marine Rosset a choisi de se mettre en retrait de la présidence de notre mouvement. Le conseil d’administration a pris acte de cette décision, effective depuis le 1er août 2025, et a élu une gouvernance collégiale.

Présidente des Scouts et Guides de France depuis juin 2025, Marine Rosset a été confrontée dès le mois suivant à une situation politique inattendue : l’annonce d’une élection législative partielle dans la 2ᵉ circonscription de Paris, à laquelle elle est liée en tant qu’élue locale et ancienne candidate.

Par ailleurs, l’annonce de l’élection de Marine Rosset a provoqué une vague d’attaques personnelles, dont certaines à caractère homophobe. Ces actes sont inacceptables et en totale contradiction avec l’éthique éducative et les valeurs associatives des Scouts et Guides de France (SGdF). Le mouvement apporte son soutien à la plainte que Marine Rosset a déposé à la suite de menaces en ligne, et se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires à ses côtés. Il réaffirme son engagement contre la haine, et son ouverture à toutes et tous.

Ces pressions ont un impact sur la capacité de Marine Rosset à avoir une voix citoyenne propre, sans que celle-ci ne soit instrumentalisée contre notre association – a fortiori alors que la 2e circonscription de Paris s’annonce très disputée.

Dans ce contexte, Marine Rosset a souhaité démissionner de la présidence des Scouts et Guides de France, afin de permettre à l’association de poursuivre son action auprès des jeunes dans un climat apaisé. Le conseil d’administration a pris acte de cette décision.

“Il était vraiment important pour moi que le mouvement ne soit pas réduit à ma seule personne : il est plus grand que moi. Je ne souhaitais surtout pas l’abîmer.”

Une gouvernance collégiale, dans la continuité

Pour accompagner cette période, une gouvernance collégiale a été élue par notre conseil d’administration. Elle est composée de Pierre Monéger, président, et de Julie Lefort et Charles Le Gac de Lansalut, vice-présidents. Cette organisation s’inscrit dans la continuité et l’esprit collectif qui animent le scoutisme. Marine Rosset reste membre du bureau associatif aux côtés de la nouvelle présidence. Ensemble, ils continueront de mettre leur énergie au service des plus de 900 groupes Scouts et Guides de France.

Les Scouts et Guides de France tiennent à remercier Marine Rosset pour sa disponibilité, son courage et sa volonté de servir le mouvement dans un moment délicat, avec loyauté et esprit de dialogue.

Cet été encore, les Scouts et Guides de France continuent de rassembler largement, avec plusieurs milliers de camps organisés et portés par des équipes bénévoles engagées. Fin juillet, 20 000 Scouts et Guides se sont réunis à Jambville (78) lors du rassemblement « Clameurs ! ». Fort de ses plus de 100 000 adhérents, le mouvement poursuit son action éducative, fidèle à ses valeurs de respect, de paix, de liberté de conscience et de fraternité.

Les Pionniers – Caravelles (14-17ans) à la découverte du Parlement Européen

Les Pionniers – Caravelles (14-17ans) à la découverte du Parlement Européen

Lundi 21 juillet, quatre unités de Pionniers – Caravelles ont eu l’occasion d’aller visiter le Parlement européen à Strasbourg dans le cadre de leur projet – aussi appelé Point Rouge – « Demain commence aujourd’hui », axé sur les enjeux de démocratie et de citoyenneté. 

Des nuages gris flottent au-dessus du quartier européen de Strasbourg. Le cliquetis des drapeaux attachés à leurs mâts se fait plus fort à mesure que le vent se lève, et les quelques employés encore au travail en ce mois de juillet filent vers leurs bureaux. Cette grise routine est rompue par l’arrivée des chemises rouges des caravanes de la XIIe Metz, de Cronenbourg, de Wintzenheim et du Nonnenbruch, venues visiter le Parlement européen. 

Pendant leur Point Rouge sur la base du Heisenstein, dans le Bas-Rhin, ils ont pu expérimenter la façon dont les résolutions sont votées à l’ONU et réfléchir, en groupes inter-caravanes, à des sujets comme la liberté de la presse ou la démocratie à travers le monde. Cette visite constitue le point d’orgue de ce Point Rouge.

Une Europe encore en construction 

Après un passage obligé par le check-point de sécurité, la centaine de pionniers-caravelles et leurs animateurs pénètrent dans l’imposant bâtiment de verre où les attend leur guide pour la visite. 

Pendant un peu plus d’une heure, les jeunes découvrent le rôle du Parlement, où sont votées les lois pour 430 millions de citoyens européens, pourquoi il est situé à Strasbourg, ou encore pourquoi son architecture est si particulière : une immense sphère de bois posée au milieu d’un bâtiment de verre et d’acier, avec à l’entrée une tour dont la façade semble inachevée. 

« On a l’impression que le bâtiment est encore en construction », décrit Marie. « C’est pour symboliser que l’Union européenne est toujours en construction », poursuit la caravelle de la XIIe Metz. 

En construction, l’hémicycle l’est également. De grandes bâches blanches recouvrent les sièges, mais cela n’empêche pas d’impressionner les jeunes lorsqu’ils entrent dans l’immense pièce. Là, la guide leur explique le placement de chaque député – qui ne relève en rien du hasard – ainsi que le fonctionnement des votes, avec les différentes sessions et lectures. 

« Les lois, ça doit prendre tellement de temps à voter ! », racontera un peu plus tard Romane, de la caravane de Wintzenheim. « Il y a beaucoup de groupes et beaucoup d’avis différents, ça doit être compliqué de se mettre d’accord. C’était plus simple dans nos petits ateliers pendant le camp. » 

Mais alors que les chemises rouges quittent le Parlement, des clameurs résonnent déjà lorsqu’on évoque les milliers de jeunes qui vont défiler à Jambville. 

« C’est super, parce qu’on va pouvoir évoquer tous les sujets dont on a parlé [au point rouge] avec plein d’autres gens », dit Romane, enjouée. « Des sujets dont on ne parle pas trop dans les familles, et où les jeunes sont souvent mis de côté… alors que c’est nous qui allons forger demain ! » 

94 confirmands réunis à la Pentecôte pour préparer Clameurs !

94 confirmands réunis à la Pentecôte pour préparer Clameurs !

Ce week-end, au rassemblement Clameurs ! , 94 pionniers, caravelles et compagnons feront leur confirmation devant 20 000 personnes, au cours de la veillée de célébration. À la Pentecôte, un week-end de retraite était organisé à Boran-sur-Oise, en vue de cette étape importante de leur parcours de foi.  

« Faire sa confirmation, à Clameurs !, c’est une forme d’accomplissement, comme le début d’une vie encore plus liée aux scouts. » Théo, pionnier (14-17 ans), vient de Valenciennes. Il se prépare depuis plus d’un an avec son groupe scout à vivre ce sacrement fin juillet, avec plus de 90 autres jeunes.  

Ce week-end de retraite à Boran-sur-Oise, aux portes de l’Île-de-France, vise à offrir à toutes celles et ceux qui ont fait le même choix que Théo un espace de rencontre, de réflexion et de prière. Marthe, membre de la « commission Célébration », chargée d’organiser la messe de Clameurs !, prépare ce moment depuis 6 mois. L’équipe, qui s’attendait au départ à accueillir une douzaine de confirmands, s’est vite rendu compte qu’il allait falloir revoir les chiffres à la hausse : « En octobre-novembre 2025, on a reçu une avalanche de demandes : des territoires entiers nous indiquaient que leurs jeunes voulaient être confirmés à Clameurs ! » 

« Le scoutisme m’a aidé à me développer dans ma foi »

De fait, scoutisme et foi trouvent, auprès de nombreux jeunes, un écho particulier. Mélanie, en première année caravelle et scoute « depuis toujours » à Gap, témoigne : « Je retrouve plus ma foi dans le scoutisme qu’au collège. Je ne sais pas vraiment pourquoi… Peut-être les gens, ou la nature… ». Romain, compagnon de première année, renchérit : « C’est grâce aux scouts que je suis allé à Taizé, en pèlerinage… Le scoutisme m’a aidé à me développer dans ma foi. » 

Beaucoup témoignent également des avantages qu’ils trouvent à préparer leur confirmation au sein des Scouts et Guides de France : « Alors que d’autres la préparent avec des cours de catéchisme, nous on fait la même chose en jouant », explique Lou, caravelle (14-17 ans). Clémence, compagnon (17-21 ans), abonde : « Les accompagnants s’adaptent vraiment à chacun : c’est plus souple. »  

De la souplesse sans perdre le sens : c’est peut-être ce que peut offrir le scoutisme dans ce genre de situation. La célébration, par exemple, aura pour particularité d’être divisée en deux temps. La première partie sera vécue le soir ; le lendemain, les jeunes se lèveront à l’aube pour contempler le lever de soleil et recevoir l’eucharistie. Marthe s’en réjouit : « Je suis très heureuse que les Scouts et Guides de France puissent être novateurs dans ce genre de cadre. On propose aussi que l’homélie soit dialoguée entre les jeunes et l’évêque. » Claire, membre de la même commission, renchérit : « Si le scoutisme ne peut pas permettre ce genre d’expérience, qui le peut ? » 

Les 94 jeunes se réjouissent de vivre à Clameurs ! cette « entrée dans le monde des grands », comme l’appelle Théo, . « La confirmation, ajoute Lou, c’est un moment où on nous fait confiance, où on nous propose de poser un vrai choix. C’est comme une promesse. » Et devant 20 000 personnes, ça a du poids.