À l’occasion de l’Assemblée Générale 2025 des Scouts et Guides de France, 250 jeunes de 6 à 17 ans ont pris la parole pour façonner l’avenir de l’association. Par leur prise de décision, ils rappellent que la démocratie se vit avant tout sur le terrain, dès le plus jeune âge.
Ils et elles étaient 250, venus des quatre coins de la France, réunis les 17 et 18 mai 2025 pour le Conseil National des Jeunes (CNJ). Un record depuis la création de cet espace d’échange en 2019. Ce conseil s’inscrit dans la continuité des conseils des jeunes, mis en place au niveau local, dans les groupes et territoires. Ce succès est la preuve que cette démarche démocratique se répand.
« Tout le monde a une voix »

Dès le début, Guillaume, organisateur de l’événement, rappelle :
« Tout le monde a une voix, une parole, donc on s’écoute et on s’entend. »
Une invitation à dépasser l’écoute passive. Car ici, « s’entendre » ne signifie pas seulement entendre les autres, mais aussi chercher à construire des accords, éviter les conflits inutiles et avancer ensemble malgré les différences.
Ce week-end, les discussions tournent autour de 6 thématiques issues du plan d’orientation des Scouts et Guides de France. Une première pour le Conseil National des Jeunes :
- Apprendre à coopérer et délibérer.
- Agir pour promouvoir les filles, les garçons et les femmes.
- Accueillir la différence pour réussir le défi de l’inclusion.
- Rechercher l’organisation interne la plus performante pour le développement et la qualité du scoutisme.
- Faire rayonner la méthode scoute.
- Construire des partenariats et s’engager dans notre monde.
Des sujets encore inexplorés par les instances nationales : « C’est un record ! Vous allez être les premiers à explorer ces thématiques. Votre travail va compter pour les résolutions de la prochaine AG », se réjouit Antoine Piollat, membre du Conseil d’administration. Le chant d’entrée « Contre vents et marées » avait donné le ton : « De ton rire peut naître l’avenir. »
L’énergie des idées, la force de l’écoute

Réunis en petits groupes, les jeunes explorent les thématiques avec créativité :
« On pourrait planter une tente dans la cour des écoles, maintenant qu’elles sont végétalisées ! » , « Les filles peuvent être Cléophas1 ou aumônière nan ? Et même prêtre ou Pape ? », « Ce qui m’a plu chez les scouts, ce sont les veillées. Si on faisait ça en centre-ville, plein de jeunes reviendraient après. »
Les idées et les questions fusent, et les jeunes sont heureux d’être écoutés. Étienne, béret bleu de Pau (64) sur la tête, observe : « Ici, on te demande vraiment ton avis. Même celui qui est timide, on prend le temps de l’écouter. Ce n’est pas toujours facile de choisir une solution qui convient à toutes et tous, mais on fait en sorte qu’elle ne rebute personne. » Fantin, scout (11 – 14 ans) sur Paris, ajoute : « Il y a une heure, on ne se connaissait pas. Et là, chacune et chacun s’écoute. On a le même objectif. »

Ce qui inspire à Nora, caravelle (14 – 17 ans) de Montjean-sur-Loire (49), une réflexion :
« Ce qui nous unit, ce sont des valeurs communes. On sait qu’on va t’écouter calmement. Même si on a du mal avec les idées des autres, ça nous fait réfléchir. Je pense qu’au niveau national ou international, ce qui manque, c’est le respect de l’autre. Certains se disent porteurs de valeurs républicaines, mais ici, on a vraiment en plus la bienveillance chevillée au corps. Et c’est ce qui nous permet de rester dans une action constructive. »
Porter sa voix auprès des adultes
À l’issue du week-end, le Conseil National des Jeunes monte sur scène pour présenter à l’Assemblée générale le fruit de ces deux jours d’échanges. Une étape importante pour les jeunes, dont les réflexions vont nourrir la vie démocratique et les évolutions de l’association. « Ce qui compte, c’est de prouver à chacune et chacun qu’il peut agir. Même à petite échelle, on change déjà les choses. », conclut Gwendoline, membre du binôme d’organisation.
- responsable de la vie spirituelle au sein des groupes
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