Pour faire avancer la vérité autour de l’affaire Bétharram, les Scouts et Guides de France relaient l’appel à témoignages de la Commission d’Enquête Indépendante (CEI) sur les violences liées à Notre-Dame de Bétharram.
Ce lundi 23 juin, la CEI appelle les personnes victimes de violences commises en lien avec Notre-Dame de Bétharram, ainsi que toutes les personnes disposant d’informations, à remplir un formulaire de témoignages en ligne.
Pour témoigner de violences commises
en lien avec Notre-Dame de Bétharram,
vous pouvez remplir un formulaire en ligne.
En tant que mouvement de jeunesse catholique, les Scouts et Guides de France (SGdF) sont bouleversés par l’ampleur de l’affaire Notre-Dame de Bétharram.
Dès juin 2024, conscients que les groupes scouts et les écoles catholiques peuvent être perméables, nous avons invité toute personne ayant subi des violences d’un encadrant de Notre-Dame de Bétharram dans un contexte Scouts de France à nous contacter. Nous n’avons à ce jour reçu aucun témoignage en ce sens.
Un groupe Scouts de France actif à Bétharram dans les années 1980
Depuis, des recherches approfondies dans nos archives attestent de l’existence d’un groupe local fondé par des membres de la congrégation et rattaché aux Scouts de France1. Ce groupe est actif à partir de 1980 et au moins jusqu’en 1987 ; il est aujourd’hui dissous.
D’après les informations à notre disposition, ce groupe est sous la responsabilité du père Beñat Ségur au moins entre 1981 et 1985. Ancien directeur du collège Notre-Dame de Bétharram, Beñat Ségur est décédé en 2010. Depuis, ce dernier est mis en cause par 13 plaintes d’anciens élèves et, par voie de presse, accusé de viols et d’agressions sur des jeunes en Côte d’Ivoire.
Des violences « en camp scout »
Des violences « en camp scout » ont plusieurs fois été évoquées par des victimes de Bétharram, notamment dans la presse, sans que l’on sache si cela impliquait précisément notre mouvement. Le nom de Patrick Martin a été associé au terme « chef scout ». Nous avons trace d’un courrier le mentionnant comme « animateur » d’une « équipe » non-identifiée de 8 jeunes au cours de l’année 1982-1983, en lien avec le groupe Scouts de France de Tarbes.
Ancien surveillant de Notre-Dame de Bétharram, Patrick Martin est mis en examen et placé en détention provisoire depuis février 2025, pour des faits de « viol par personne ayant autorité » et « agression sexuelle sur mineur de 15 ans » ; l’enquête est en cours le concernant, avec la pleine collaboration des SGdF.
Au vu de l’ensemble de ces informations, le Conseil d’Administration des SGdF a validé le samedi 14 juin la création d’un nouveau dispositif de témoignages anonyme et indépendant.
L’intérêt des victimes comme priorité
Le lundi 17 juin, la CEI a pris contact avec les SGdF pour les informer du lancement imminent de leur propre appel à témoignages. Après mûre réflexion, notre mouvement a choisi d’annuler le lancement de son dispositif de témoignages pour relayer celui de la CEI.
Si vous avez été témoin ou victime de violences physiques et/ou sexuelles dans le cadre d’activités Scouts de France à Bétharram, cet espace est aussi pour vous.
Pour témoigner de violences commises
en lien avec Notre-Dame de Bétharram,
vous pouvez remplir un formulaire en ligne.
Les SGdF sont rassurés par l’indépendance et le sérieux de la Commission d’enquête, dont le personnel et les membres sont éminemment qualifiés pour la tâche qui leur est confiée. Nous sommes persuadés qu’il est dans l’intérêt des victimes de ne pas multiplier les canaux de témoignages, notamment pour leur éviter une répétition forcément douloureuse de leur récit. Enfin, cela permet de concentrer les éventuels dispositifs de réparation et de favoriser un traitement égalitaire des différentes victimes.
La CEI a modifié son formulaire de témoignages en ligne afin de permettre d’identifier clairement les violences liées à Notre-Dame de Bétharram dans un cadre Scouts de France. Sauf demande contraire des victimes, ces informations seront anonymisées avant transmission aux SGdF. Pour l’ensemble des témoignages reçus, la CEI respectera scrupuleusement la confidentialité et sa Charte éthique.
Les SGdF s’engagent à répondre aux éventuelles demandes de la CEI (archives, auditions, etc.).
Nous espérons que ce dispositif peut aider d’éventuelles victimes. Nous souhaitons aussi qu’il permette aux Scouts et Guides de France de contribuer à faire émerger la vérité sur l’ampleur de l’affaire Bétharram.
Un mouvement engagé dans la prévention et la reconnaissance
Notre démarche s’inscrit dans une volonté forte : notre mouvement croit les victimes, agit à leurs côtés et s’engage afin que de telles violences ne se reproduisent pas. Aux Scouts et Guides de France, nous avons à cœur de regarder notre passé en face, d’agir en responsabilité au présent et de protéger notre futur.
Depuis plusieurs années, les SGdF sont engagés de manière résolue dans la lutte contre toute forme de maltraitance ; garantir un environnement sûr pour les jeunes et les adultes est une priorité quotidienne. Pour en savoir plus sur notre politique de protection de l’enfance, vous pouvez cliquer ici.