Marine Rosset, nouvelle présidente des Scouts et Guides de France

Marine Rosset, nouvelle présidente des Scouts et Guides de France

Ce samedi 14 juin, le Conseil d’Administration s’est réuni pour la première fois depuis l’Assemblée Générale 2025. Il a élu la nouvelle présidente du mouvement Scouts et Guides de France. Il s’agit de Marine Rosset.

Marine Rosset a 39 ans et a démarré sa vie professionnelle comme enseignante en Seine Saint-Denis (93). Elle travaille toujours aujourd’hui dans ce département sur des missions jeunesse et patrimoine. Elle est élue locale à Paris. Marine a également un long parcours de guide et de cheftaine dans le mouvement, elle est élue administratrice en 2019 et devient vice-présidente en 2022.

En tant que présidente, Marine Rosset sera guidée dans son nouveau mandat par trois convictions :

“D’abord, la foi.
Le mouvement Scouts et Guides de France, né de l’élan de l’Évangile, demeure un terrain unique pour vivre la spiritualité au quotidien, dans la simplicité d’un camp. Notre tente est large, et à ce titre, notre mouvement est précieux dans l’Église. Mouvement d’éducation, nous sommes à l’écoute de la société et de la jeunesse. L’accueil de toutes et tous est une exigence commune et une joie dans le scoutisme.

Ensuite, l’engagement.
Dans une société fracturée, les Scouts et Guides de France offrent un signe d’unité. C’est cette conviction qui m’a encouragée à m’engager politiquement. Mais notre association ne sera jamais réduite à un seul parti et ces deux engagements sont distincts. Le scoutisme invite à s’engager là où nous vivons, avec d’autres. Nous formons des jeunes pour qu’ils deviennent artisans de paix, citoyens actifs, ouverts à la différence, guidés par la fraternité.

Enfin, oser l’accueil.
Je souhaite que les Scouts et Guides de France renouent pour de longues années avec l’invitation et l’accueil : je crois que nous pouvons aller plus loin pour installer des groupes, que ce soit dans les métropoles, dans les quartiers ou les zones rurales. Je souhaite que nous continuions à rassembler des jeunes qui ne se ressemblent pas pour les faire jouer et grandir ensemble, en pleine forêt, loin de leurs codes et de leurs habitudes.”

Aux côtés de Marine Rosset, le Conseil d’Administration a élu les membres du bureau de l’association : Charles Le Gac, vice-président ; Julie Lefort, vice-présidente ; Pierre Monéger, secrétaire ; Guillaume des Courtis, trésorier.

Julie Lefort, vice-présidente
Charles Le Gac, vice-président
Pierre Monéger, secrétaire
Guillaume des Courtis, trésorier
Mobilisons-nous pour la jeunesse !

Mobilisons-nous pour la jeunesse !

Le 24 mai dernier, une délégation Scoute et Guides de France, s’est donnée rendez-vous place de la République, à Paris, pour participer à la Marche pour l’Enfance et la Jeunesse (MEJ). Antoine, membre du Conseil d’Administration du mouvement, était présent avec Louise, caravelle (14-17 ans) du groupe Oscar Roméro. Ensemble, ils témoignent de cette mobilisation pour faire entendre la voix et les droits des plus jeunes.

Est-ce que tu pourrais nous présenter un peu le principe de la marche qui a eu lieu samedi 24 mai ? Quels ont été les temps forts de l’événement ?

Antoine : La MEJ, c’est une mobilisation citoyenne qui a été portée par le COFRADE, un partenaire majeur de notre mouvement. Lors de cet événement, nous avons eu la chance d’avoir une délégation SGDF d’une bonne trentaine de personnes en chemise-foulard. Cette marche avait pour but de porter une parole en faveur de la protection et de l’amélioration des droits des enfants, en France. Il faut savoir aussi qu’en parallèle de cette marche à Paris, un événement similaire avait lieu en même temps, à Nice et quatre jours plus tard, à Metz.

Louise : Disons que cette mobilisation était centrée sur deux piliers : la protection de l’enfance d’une part, et la prise en considération de la parole des jeunes d’autre part. L’après-midi s’est découpée en deux temps forts : un premier temps, où nous étions présents place de la République avec des stands de plusieurs autres associations, et un second temps où nous avons marché jusqu’à Gare du Nord. C’était la première fois que je faisais une mobilisation citoyenne comme celle-là, et j’ai trouvé ça super qu’on puisse faire passer un message et porter notre voix. Avec Edgar, un pionnier de ma caravane, nous avons même prononcé un discours devant les autres associations présentes !

Pourquoi porter la parole des enfants et des jeunes est un sujet primordial pour nous, Scouts et Guides de France ? 

Antoine : Ces derniers mois notamment, l’actualité est particulièrement dense sur la question des droits de l’enfance, et je pense que c’est difficile pour un mouvement comme celui des SGDF de ne pas se sentir interpellé par ce sujet-là. Même si au sein du mouvement nous pourrions avoir des jeunes qui viennent d’horizons sociaux plus variés, je trouve ça assez cohérent qu’on puisse déjà créer des espaces où les jeunes de notre mouvement peuvent grandir et s’épanouir sereinement. En effet, le processus démocratique de l’association, avec notamment le Conseil National des Jeunes, leur permet de s’exprimer avec assurance au sein comme en dehors de l’association.

Louise : Le temps s’écoule, les générations se suivent. Au bout d’un moment, ce seront nous, les jeunes, qui allons pouvoir prendre des décisions importantes pour la société. Si on prend en compte, dès aujourd’hui, notre parole, nos opinions et nos préoccupations – comme le défi climatique, par exemple – on pourra déjà mettre en place des moyens qui nous permettront d’agir pleinement pour la société d’aujourd’hui et de demain. Aux SGDF, on nous donne beaucoup de place pour nous exprimer. À travers les projets que l’on porte et que l’on choisit durant l’année ou durant les camps, on se sent entendus et compris ! D’une certaine manière, cela nous rend plus responsables. Ce n’est que depuis que je suis dans le mouvement que je réalise à quel point, nous les jeunes, on mérite d’avoir une place, une considération plus importante de nos opinions.

As-tu un mot de la fin ? Un message à faire passer ?

Antoine : Je voudrais juste conclure en disant que c’est vraiment chouette de renvoyer cette image, où les SGDF ne sont pas seulement dans les forêts, en train d’allumer des feux, mais sont aussi présents sur la place publique, engagés dans la société, pour participer à des mobilisations citoyennes. Pour les années d’après, ça donne des idées pour avoir toujours plus de personnes du mouvement présentes à ce genre d’événement citoyen.

Louise : Au sein des unités, il y a toujours des personnes qui prennent plus la parole que d’autres. J’ai envie de dire aux jeunes qui pourraient être un peu timides, allez-y, foncez ! Les SGDF, c’est un des rares espaces où l’on peut prendre autant la parole et s’affirmer. 

Écologie pratique pour les Farfadets

Écologie pratique pour les Farfadets

Présents lors des Assises des Scouts et Guides de France en mai 2025, au château du Breuil (71), les farfadets se sont pleinement investis dans les réflexions sur l’adaptation des activités de scoutisme aux changements climatiques. Durant ce temps démocratique fort pour le mouvement, plusieurs ateliers ont pu rythmer leur emploi du temps : construction d’une maquette éphémère d’une rivière, pyrogravure grâce à l’énergie solaire et… participation à un atelier récupération-couture et confection de sacs ! Un moment privilégié, facile à reproduire, qui sensibilise bien les jeunes à l’esprit « rescouterie », qui vise à éduquer les jeunes à la seconde main, et au réutilisable.

À côté de vieux tissus imprimés, une pile de rectangles bleus soigneusement découpés dans les vieilles toiles de tente qui n’attend que les farfadets pour prendre forme et couleur. Auparavant, Bénédicte, l’animatrice adulte de cet atelier, a également apporté des vieilles toiles de tentes de son groupe, trouées ou tachées. Objectif : égayer ces toiles tristement unies tout en cachant les défauts, taches comme trous !

Couture Durable

Ciseaux cranteurs et feutres pour tissu viennent compléter la panoplie pour la décoration. Le fer à repasser est branché et Aimée, farfadet, s’applique à repasser tous les tissus qui vont être utilisés. Au programme : la confection d’un petit sac personnalisé à glisser dans son sac à dos pour partir en camp. Bénédicte explique son usage : « sac à gamelle, sac à linge propre, ou à linge sale, sac de nuit, ou sac de toilette : chaque sac a un usage, en fonction de sa taille. Réalisés dans des vielles toiles de tente, ils seront inusables ! » Des années après, chacune et chacun pourra se souvenir de ce moment particulier de confection d’un objet utile et personnel ; pour beaucoup, c’est aussi une première approche de la couture.

Des petits apprentissage successif

Ici, c’est le prénom qui est écrit en capitales, au feutre, indélébile après repassage ; là, un motif imprimé ; un dessin est parfois ajouté sur un petit morceau. Une fois positionnées, ces pièces sont cousues, à leur emplacement définitif, sur le sac. L’aide de l’adulte permet de les positionner à l’endroit où elles seront le plus mises en valeur. Calé devant Bénédicte qui l’aide à guider le tissu, Valentin appuie tout fier sur la pédale de la machine : une couture à 4 mains et un pied, s’arrêtant toujours à temps en entendant le « stop » de l’animatrice ! Ensuite vient la couture du sac, sur l’envers pour lui donner sa forme définitive : sur deux côtés. On apprend à retourner le sac « comme une chaussette ». Dernière étape : pour certains ce sera la fixation d’un ruban pour la fermeture ; d’autres choisiront de coudre un bouton, peinant parfois à faire passer le fil par le chas de l’aiguille ! Mais l’entraide est là et rend tout faisable.

Une pratique inspirante

À l’heure du départ, Thélia, farfadet, garde à la main son sac, fierté de la réalisation oblige ! Aux plus grands de reprendre l’idée maintenant : on est bien en phase avec les discussions des Assises ! À l’heure de la préparation du matériel pour les camps d’été, rien de plus facile que de mettre soigneusement de côté les toiles des tentes usagées pour organiser un atelier couture, au local, pendant un temps calme du camp, ou, pourquoi pas, lors d’un week-end de groupe.

Conseil National des Jeunes 2025 : la démocratie à tout âge

Conseil National des Jeunes 2025 : la démocratie à tout âge

À l’occasion de l’Assemblée Générale 2025 des Scouts et Guides de France, 250 jeunes de 6 à 17 ans ont pris la parole pour façonner l’avenir de l’association. Par leur prise de décision, ils rappellent que la démocratie se vit avant tout sur le terrain, dès le plus jeune âge.

Ils et elles étaient 250, venus des quatre coins de la France, réunis les 17 et 18 mai 2025 pour le Conseil National des Jeunes (CNJ). Un record depuis la création de cet espace d’échange en 2019. Ce conseil s’inscrit dans la continuité des conseils des jeunes, mis en place au niveau local, dans les groupes et territoires. Ce succès est la preuve que cette démarche démocratique se répand.

« Tout le monde a une voix »

Guillaume et Gwendoline, organisateurs du CNJ

Dès le début, Guillaume, organisateur de l’événement, rappelle :
« Tout le monde a une voix, une parole, donc on s’écoute et on s’entend. »
Une invitation à dépasser l’écoute passive. Car ici, « s’entendre » ne signifie pas seulement entendre les autres, mais aussi chercher à construire des accords, éviter les conflits inutiles et avancer ensemble malgré les différences.

Ce week-end, les discussions tournent autour de 6 thématiques issues du plan d’orientation des Scouts et Guides de France. Une première pour le Conseil National des Jeunes :

  • Apprendre à coopérer et délibérer.
  • Agir pour promouvoir les filles, les garçons et les femmes.
  • Accueillir la différence pour réussir le défi de l’inclusion.
  • Rechercher l’organisation interne la plus performante pour le développement et la qualité du scoutisme.
  • Faire rayonner la méthode scoute.
  • Construire des partenariats et s’engager dans notre monde.

Des sujets encore inexplorés par les instances nationales : « C’est un record ! Vous allez être les premiers à explorer ces thématiques. Votre travail va compter pour les résolutions de la prochaine AG », se réjouit Antoine Piollat, membre du Conseil d’administration. Le chant d’entrée « Contre vents et marées » avait donné le ton : « De ton rire peut naître l’avenir. »

L’énergie des idées, la force de l’écoute

Étienne, scout à Pau

Réunis en petits groupes, les jeunes explorent les thématiques avec créativité :
« On pourrait planter une tente dans la cour des écoles, maintenant qu’elles sont végétalisées ! » , « Les filles peuvent être Cléophas1 ou aumônière nan ? Et même prêtre ou Pape ? », « Ce qui m’a plu chez les scouts, ce sont les veillées. Si on faisait ça en centre-ville, plein de jeunes reviendraient après. »
Les idées et les questions fusent, et les jeunes sont heureux d’être écoutés. Étienne, béret bleu de Pau (64) sur la tête, observe : « Ici, on te demande vraiment ton avis. Même celui qui est timide, on prend le temps de l’écouter. Ce n’est pas toujours facile de choisir une solution qui convient à toutes et tous, mais on fait en sorte qu’elle ne rebute personne. » Fantin, scout (11 – 14 ans) sur Paris, ajoute : « Il y a une heure, on ne se connaissait pas. Et là, chacune et chacun s’écoute. On a le même objectif. »

Nora, caravelle de Montjean-sur-Loire

Ce qui inspire à Nora, caravelle (14 – 17 ans) de Montjean-sur-Loire (49), une réflexion :
« Ce qui nous unit, ce sont des valeurs communes. On sait qu’on va t’écouter calmement. Même si on a du mal avec les idées des autres, ça nous fait réfléchir. Je pense qu’au niveau national ou international, ce qui manque, c’est le respect de l’autre. Certains se disent porteurs de valeurs républicaines, mais ici, on a vraiment en plus la bienveillance chevillée au corps. Et c’est ce qui nous permet de rester dans une action constructive. »

Porter sa voix auprès des adultes

À l’issue du week-end, le Conseil National des Jeunes monte sur scène pour présenter à l’Assemblée générale le fruit de ces deux jours d’échanges. Une étape importante pour les jeunes, dont les réflexions vont nourrir la vie démocratique et les évolutions de l’association. « Ce qui compte, c’est de prouver à chacune et chacun qu’il peut agir. Même à petite échelle, on change déjà les choses. », conclut Gwendoline, membre du binôme d’organisation.

  1. responsable de la vie spirituelle au sein des groupes ↩
« Avec Léon XIV, il y a une option préférentielle pour les jeunes dans l’Église »

« Avec Léon XIV, il y a une option préférentielle pour les jeunes dans l’Église »

À l’occasion de l’élection du nouveau pape de l’Église catholique, Léon XIV, Xavier de Verchère, aumônier général des Scouts et Guides de France, partage sa vision de ce pontificat naissant et des résonances spirituelles pour le mouvement. Un éclairage précieux sur les défis qui attendent l’Église de demain, en particulier dans sa relation avec la jeunesse.

Bonjour Xavier, en tant qu’aumônier général du mouvement, qu’est-ce qui t’a marqué dans le premier discours du Pape Léon XIV ?

Léon XIV a salué la foule par cette phrase : « la paix soit avec vous ! ». Il ne s’est pas mis en avant : il parle avec les mots même de Jésus à la Résurrection. Ensuite il a fait un hommage au pape François. Clairement, il sera dans sa continuité. Il a insisté sur l’urgence de la paix et de la justice à travers le dialogue en construisant des ponts. Il a ensuite dit sa proximité avec les souffrants en appelant à être une Église proche d’eux. Il a terminé en priant avec la foule « Je vous salue Marie ». C’était très émouvant.

Est-ce que tu penses que ce pontificat pourrait marquer un tournant pour l’engagement de l’Église auprès de la jeunesse ?

Léon XIV, comme ses prédécesseurs, sait qu’il y a aujourd’hui une option préférentielle pour les jeunes dans l’Église. Les JMJ demeurent un rendez-vous important entre le pape et les jeunes. Il cherchera à s’adresser à eux avec profondeur et pédagogie. Il a déjà parlé de l’urgence de la mission, de la synodalité, de construire des ponts, d’être des témoins du Christ. Surtout qu’en France, une nouvelle génération de jeunes arrive et demande à devenir chrétien. Le pape doit s’adresser à toutes et tous. Léon XIV semble très attaché à l’unité.

En tant que mouvement d’Église, quel rôle les SGDF ont-ils à jouer pour construire, avec ce nouveau pape, l’Église de demain ?

Xavier de Verchère, aumônier générale des SGDF

Il faut tout d’abord rappeler que lorsqu’on relit notre histoire comme mouvement d’Église, les SGDF se sont toujours laissé interpeller par les messages des différents papes : Pacem in Terris, Populorum Progressio, Laudato si’, etc. Cela a nous a donné ouvert des horizons nouveaux sur un solide socle intellectuel.

Clairement, notre association est un membre actif et particulièrement vivant du Peuple de Dieu aujourd’hui. Nous avons pu le dire à nos évêques à Lourdes. Nos aumôniers mondiaux de la CICS et CICG le diront aussi à Léon XIV ! Il suffit de voir le cheminement vers le baptême ou à la confirmation, l’engagement joyeux et généreux de tant de jeunes et d’adultes au nom de leur foi, grâce au scoutisme. Nous sommes aussi un laboratoire : on peut « tenter » et « tester » des options pastorales nouvelles. Enfin, je pense que notre mouvement à un rôle précurseur à jouer au niveau de la fraternité interreligieuse dans le bassin méditerranéen. N’oublions pas que le jamboree scout est un antidote à la guerre.

Dans quel contexte la nomination de ce pape a-t-elle lieu ?

Cette nomination arrive à un moment tout à fait particulier. C’est d’abord la fin du pontificat de François, un « pontificat des périphéries », proche des pauvres où il a voulu donner de grandes priorités à l’Église avec l’écologie intégrale, la fraternité mondiale, une gouvernance renouvelée. Ce conclave est arrivé dans une année jubilaire tournée vers l’Espérance. Il arrive aussi dans un contexte international sous tension : en Europe, au Proche Orient, en Afrique, où crises et guerres ne cessent de progresser et une élection d’un président américain qui secoue. L’élection du Pape Léon XIV arrive donc à un moment où notre monde n’a jamais été aussi inquiet pour son avenir.

Le Colibri et les SGDF : un partenariat au service des jeunes

Le Colibri et les SGDF : un partenariat au service des jeunes

Ils s’appellent Melvin, Liam, Taylor, Mélina, Chana, Bilal, Selmedina, Celio, Diego. Ils ont entre 8 et 15 ans. Leurs points communs ? Ils vivent dans un lieu de vie de l’association du Colibri et… ils sont aux Scouts et Guides de France. Mais qu’est-ce que c’est, l’association du Colibri ? Pourquoi ces lieux de vie ont une histoire et un avenir très lié aux Scouts et Guides de France ? Papou Carrot, chargée de mission pour les SGDF dépeint les liens existants entre ces deux associations, qui œuvrent ensemble pour une jeunesse qui peut prendre confiance en elle.

Est-ce que dans un premier temps tu pourrais nous présenter en quelques mots l’association du Colibri ?

Le Colibri, c’est une association qui a été créée par les SGDF en 2017. Elle accueille dans plusieurs maisons (aussi appelées « lieux de vie ») des enfants et des jeunes aux parcours souvent remplis de ruptures, de violence, de sentiment d’abandon, de difficultés à se projeter dans l’avenir. En se basant sur la méthode scoute, Le Colibri accompagne individuellement chaque jeune, pour que ces derniers puissent trouver et construire un projet de vie, en prenant confiance en eux.

Quels pourraient être les projets menés par les Scouts et Guides de France avec le Colibri ?

Il y a plein de choses à imaginer ! Mais pour commencer, il y a quelques exemples très simples que l’association peut rapidement mettre en place.
Dans un premier temps, les territoires SGDF qui ont des lieux de vie Colibri peuvent accueillir des enfants et des jeunes dans les groupes et les unités. C’est un premier pas qui s’inscris pleinement dans la dynamique d’accueil de l’association.
Ensuite, il est possible de proposer des activités de scoutisme ponctuel, en tenant compte de l’âge des enfants accueillis. Un lieu de vie, ça peut être un formidable endroit pour se rencontrer et vivre du scoutisme au travers d’activités. On peut imaginer, par exemple, la construction d’un nichoir à oiseau avec des louveteaux jeannettes et des enfants d’un lieu de vie !
Enfin, certain lieux de vie possèdent des grands terrains, une caravane pourrait par exemple proposer une activité de froissartage comme monter des tables avec les jeunes du lieu de vie.

Est-ce que tu pourrais nous partager une anecdote, une histoire avec le Colibri ?

Un jour, durant le mois de juin 2024, nous faisions une présentation du mouvement aux jeunes, et il y a eu Mélina – qui porte maintenant fièrement sa chemise orange de jeannette – qui m’a demandé : « Papou est-ce que tu me choisiras pour être scout ? ». Je lui avais répondu : « Mélina, les adultes ne choisissent pas les enfants. Pour faire du scoutisme, ce sont eux qui choisissent de venir, de découvrir et de continuer l’aventure s’ils le souhaitent ! » 

Est-ce que tu as un dernier mot ? Un message à faire passer ?

Je souhaitais simplement dire « Merci, bravo, et chiche ! »

Merci aux responsables des lieux de vie qui sont porteurs de la proposition Scouts et Guides de France. Merci aux éducateurs, éducatrices du Colibri, responsables de groupe, chefs et cheftaines qui apprennent à se connaître et à faire avec les spécificités de chacune de leurs associations. De belles choses sont déjà mises en place pour qu’ensemble, les enfants et les jeunes grandissent sur le chemin de leur vie.

Ensuite Bravo ! Un grand bravo au territoire SGDF de terre d’Anjou, avec qui nous avons pu ouvrir un nouveau lieu de vie avec le Colibri, où de nouveaux jeunes pourront être accueillis.

Et enfin Chiche ! Chiche de vivre des projets avec le Colibri ? Partant pour construire un beau projet au service des jeunes ? Avec ton unité, ton groupe, ton territoire, n’hésite pas à rentrer en contact avec le Colibri pour proposer du scoutisme à des jeunes qui en ont plus que jamais besoin !

Notre hommage au pape François

Notre hommage au pape François

Les Scouts et Guides de France ont appris aujourd’hui le décès du Pape Francois. Ces dernières années, il a lancé au monde des appels puissants, qui ont durablement irrigué nos actions et notre foi. Le mouvement lui rend hommage, et le portera dans ses prières.  

Le mouvement des Scouts et Guides de France rend hommage au Pape François, décédé le 21 avril 2025, au lendemain de Pâques. Son appel à mettre “l’Eglise au coeur du monde et le monde au coeur de l’Eglise” a trouvé écho chez les dizaines de milliers d’éducateurs et d’éducatrices à la foi que comptent les Scouts et Guides de France. 

Hier encore son message était pour les plus fragiles, les plus petits, les personnes migrantes.  Scouts, guides, nous savons prier en retroussant nos manches. Nous savons que l’action prioritaire pour les plus pauvres est celle qui importe le plus.   

Tout au long de sa vie, son message a resonné puissamment auprès des enfants et des jeunes, pour qui il a toujours eu une voix particulière.  

Le travail synodal qu’il a annoncé n’en est encore qu’à ses débuts. Mais son appel a été entendu et, avec d’autres, les Scouts et Guides de France se sont engagés pour une Eglise pleine de promesses.  Fidèle à notre rôle de mouvement inspiré par l’évangile, construisant une spiritualité des marges, luttant contre les abus, nous continuerons notre engagement au coeur de l’Eglise pour construire la place des femmes et des laïcs.  

Il a été le porte-voix des clameurs de la terre et des pauvres, il est aujourd’hui dans les prières de l’ensemble des Scouts et Guides de France. 

Voici son invitation, qu’elle résonne en chacun de nous :  

« Pas une Église assise, mais une Église debout. Pas une Église silencieuse, mais une Église qui entend le cri de l’humanité. Pas une Église aveugle, mais une Église éclairée par le Christ qui apporte aux autres la lumière de l’Évangile. Pas une Église statique, mais une Église missionnaire qui marche avec le Seigneur sur les routes du monde. »

Retrouver ici le texte de Xavier de Verchère, aumônier général des Scouts et Guides de France : 

« Scouts et Guides de France, nous sommes l’éducation populaire en action ! »

« Scouts et Guides de France, nous sommes l’éducation populaire en action ! »

Le 8 avril dernier, les Scouts et Guides de France ont été invités par le CNAJEP (Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire), à l’Assemblée nationale pour participer à un colloque sur l’éducation populaire et son avenir en France. Une occasion pour le mouvement d’affirmer ses engagements pour la jeunesse et de défendre la place des organismes d’éducation populaire en France. Ariane et Jean-Baptiste étaient présents lors de ce temps de rencontres important pour l’avenir de l’association. Ils témoignent.

Pourrais-tu présenter en quelques mots, le colloque auquel les SGDF assistent aujourd’hui ?

Jean-Baptiste, chargé d’études et de subventions publiques pour les SGDF : « Dans la continuité des rencontres nationales de Poitiers de 2024, les associations d’éducation populaire se sont retrouvées à l’Assemblée nationale cette année, afin de travailler ensemble sur la reconnaissance publique de l’éducation populaire. Ce fut un temps d’échange riche entre les associations, les députés et les élus des collectivités locales. »

Pourquoi est-il important pour les Scouts et Guides de France de venir sur ce colloque ?

Ariane, Responsable des relations extérieures et recherche de fonds pour les SGDF : « Dans un contexte où la stabilité des associations est menacée par les coupes budgétaires, il y a un risque que nous ne puissions plus proposer nos activités aux jeunes, aux enfants et aux familles que nous accompagnons aujourd’hui. Les centres sociaux se battent depuis des mois pour demander un soutien renforcé de l’État face aux difficultés qu’ils rencontrent. Toutes ces organisations constituent des maillons essentiels de la société, nous en faisons partie, nous nous mobilisons avec les autres pour défendre notre vision de la société : démocratique, juste et solidaire. »

Jean-Baptiste : « Aujourd’hui, notre association est pleinement concernée par les attaques que subit l’éducation populaire : désengagement de l’État et des collectivités, manque de reconnaissance, remise en cause de la légitimité d’éduquer à l’esprit critique. Scouts et Guides de France, nous sommes l’éducation populaire en action ! »

Quels engagements pour la jeunesse les SGDF portent-ils dans ce colloque ?

Jean-Baptiste : « Les SGDF portent particulièrement les enjeux de droit aux vacances : permettre à chaque enfant d’avoir le loisir de partir de chez lui pendant les vacances et de profiter pleinement de son temps libre. Aujourd’hui, de nombreux jeunes et enfants n’ont pas la chance de partir en vacances. Scouts et Guides de France, nous sommes témoins que ces temps éducatifs sont primordiaux pour faire grandir des citoyens dans la joie. »

Ariane : « Nous avons également partagé nos convictions sur l’engagement citoyen et l’accompagnement que nous proposons dans le cadre de nos parcours bénévoles qui sont des espaces de liberté, d’expression démocratique et de montée en compétence. »

Quels ont été les moments forts de ce colloque ?

Ariane : « Ce qui m’a marqué c’est le sentiment d’appartenance qu’on a senti pendant ce colloque : être rassemblées toutes et tous pour que nos associations soient reconnues et entendues par des parlementaires, c’est assez inhabituel et ça donne confiance en l’avenir. C’est valorisant d’entendre que notre action, l’importance de nos activités dans les territoires, notre impact éducatif auprès des enfants des jeunes et des familles est précieux et qu’il sera défendu par des représentants de la Nation ! »

Un groupe scout et guide au chevet d’un espace naturel sensible

Un groupe scout et guide au chevet d’un espace naturel sensible

En janvier dernier, dans le Nord Isère, un groupe de 80 bénévoles, composé de jeunes du mouvement Scouts et Guides de France et de leurs parents, ont participé à un chantier d’agroforesterie participative. L’objectif : protéger collectivement un espace naturel sensible. Défi relevé !

La journée est humide, le vent vient du nord, il fait -4°C ce samedi de janvier. Malgré ces conditions, les jeunes du groupe de Vienne Saint Raphaël Veil, près de Lyon, et leurs parents, se sont réunis pour une mission bien spécifique : un chantier d’agroforesterie participative.

Toutes les tranches d’âges, des farfadets (6-8 ans) jusqu’aux compagnons (17-20 ans), se sont mobilisées pour ce programme qui vise à préserver la biodiversité d’un terrain fragilisé, à accélérer les changements de pratiques en faveur de l’écologie et à regénérer les écosystèmes en milieu rural.

« Pendant une journée, nous sommes intervenus sur un espace naturel sensible pour réaliser des aménagements », explique Christophe, responsable de groupe. « Nous avons aménagé une source pour la protéger, nettoyé des quantités incroyables de bois mort et coupé, planté un kilomètre de clôture afin de protéger des plantations d’arbres et de haies. » Ce terrain, qui abrite des espèces de crapauds, d’écrevisses et d’orchidées rares en France, est entretenu par une éleveuse de chèvres et de moutons, Bérengère. Mais la tâche est bien grande pour une seule personne.
L’éleveuse a été particulièrement touchée par cette mobilisation collective, qu’elle n’imaginait pas possible au vu de l’ampleur de la tâche. Les jeunes en étaient bien conscients : « Ça m’a fait plaisir de voir Bérangère heureuse », déclare Zélie, 8 ans.

La joie du travail collectif accompli

La journée de travail a été intense pour les jeunes bénévoles, qui en ressortent fourbus. « Je me suis occupé de gérer le parking. J’ai ramassé, coupé, trié et brulé du bois, j’ai nettoyé des ruines, » détaille Maëlle, 16 ans. « Quand on fait les choses avec le sourire, c’est plus facile pour tout le monde. »
C’est donc la joie du travail d’équipe accompli qui domine à la fin de la journée. « Je suis fière de moi et des autres scouts et guides qui ont participé au projet. J’aimerais le refaire, j’en ai parlé à mes amis. En plus, j’y suis retournée le lendemain pour montrer le résultat à mes parents », raconte encore Zélie.
Ce projet a été l’occasion d’expérimenter le service collectif et « d’apprendre des nouvelles choses grâce aux grands », selon les mots d’Apolline, 7 ans. La journée a aussi permis à chacun de se sensibiliser à la protection d’un écosystème fragile. « J’ai vu des salamandres, c’est la première fois ! » s’enthousiasme-t-elle.
« Oui ce n’est pas facile de se lever pour braver le froid et le mauvais temps un samedi matin. Mais quand on rentre fatigués, pleins de boue et de souvenirs, on est heureux d’y être allé et d’avoir partagé ces moments ! » ajoute encore Maëlle.

L’envie de s’impliquer dans un projet en lien avec l’environnement a émané des jeunes du groupe, lors d’un Conseil des jeunes, l’année passée. Les plus âgés (14 à 21 ans), se retrouveront cet été à Clameurs, un rassemblement de 20 000 Scouts et Guides du même âge, où ils pourront partager les défis relevés depuis septembre, en lien avec l’environnement, la nature ou à visée sociale. L’objectif : vivre un temps fort et collectif de jeu, de discussions et de réflexion autour des questions sociales et écologiques.

Incarner les valeurs du scoutisme dans les espaces numériques

Incarner les valeurs du scoutisme dans les espaces numériques

Le 27 mars dernier, à l’occasion du Safer Internet Day, une délégation de pionniers et de caravelles (14-17 ans) du territoire Vallée Sud de Seine s’est rendue au Théâtre de l’Intelligence Artificielle, dans le 11ème arrondissement de Paris. L’objectif ? Présenter devant plusieurs acteurs et actrices du numérique français, le fruit d’une réflexion de plusieurs mois — en collaboration avec le programme « Internet Sans Crainte » de l’entreprise Tralalère — sur le civisme à l’ère de l’intelligence artificielle (IA). Retour en témoignages sur cette journée riche en rencontres et en partage autour d’un sujet plus que jamais d’actualité.

Un projet qui concrétise plusieurs mois de travail

Il est 14h, le printemps arrive en région parisienne. Avec une température qui tourne autour des 20 degrés, le territoire Vallée Sud de Seine a décidé de retrouver 13 pionniers et caravelles pour un long après-midi autour du numérique et de l’IA. Une heure plus tard, la délégation arrive au Théâtre de l’IA. Ils retrouvent Axelle, Directrice du programme « Internet Sans Crainte », avec qui ils ont travaillé tout au long de l’année sur la thématique du civisme à l’ère de l’IA. Cette dernière témoigne : « Pendant des années, il y a eu ce mythe que les jeunes naîtraient avec toutes les compétences numériques. C’est en partie vrai. Mais pour autant, personne ne leur donne les règles des échanges en ligne, des responsabilités que ça implique… Maîtriser sa vie numérique, c’est comprendre les services qu’on utilise au quotidien. C’est le message que nous avons essayé de faire passer pendant ces mois de travail avec les pionniers-caravelles. »

Transmettre des messages forts par le jeu

15h30. Loïc et Alissa s’entraînent avec Axelle sur la présentation qu’ils vont donner dans quelques instants. « Nous allons présenter le projet que nous avons réalisé avec Axelle au cours de ces derniers mois. Il s’agit d’un jeu de société à imprimer, à destination des 8-11 ans. L’objectif est d’emmener les deux personnages du jeu, Vinz et Lou, à faire des choix selon différentes situations qu’ils pourraient vivre avec l’IA. » explique Alissa. « Tout au long du jeu, on a des questions. Si on y répond correctement, on avance d’une case et on obtient un mot. Après avoir obtenu 8 mots, on peut générer un prompt* et gagner le jeu » précise Loïc.
16h30, Alissa et Loïc montent sur scène et présentent leur travail qui allie le côté ludique du jeu, avec des messages éducatifs importants pour la jeunesse.

Des jeunes conscients des enjeux actuels

Par le biais de leurs travaux, les pionniers-caravelles de Vallée Sud de Seine, ont pu apprendre et s’interroger sur la place du numérique dans leur vie.
À la suite de sa présentation, Alissa partage : « Nous sommes dans une ère où l’IA est présente partout. Il est donc essentiel de bien comprendre ce sujet pour savoir l’utiliser correctement et connaître les risques auxquels on peut s’exposer. J’ai pu également découvrir au cours des séances avec Axelle, l’impact climatique du numérique et de l’IA, que je ne pensais pas aussi important. »
Emma, présente parmi les spectateurs et spectatrices, ajoute « On peut facilement avoir le stéréotype d’un scoutisme où l’on est en permanence en train de camper dans les bois, au coin d’un feu, etc… Le scoutisme, ce n’est pas que ça. Il y a plein de projets citoyens qu’on peut réaliser avec les SGDF et qui nous permettent d’être ancré dans la société d’aujourd’hui.
Raphaël conclut : « Ici, on a pu rencontrer des acteurs et actrices du numérique français, qui peuvent faire changer les choses dans notre société. Échanger avec eux et leur présenter nos réflexions, c’est apporter notre pierre à l’édifice et s’engager sur le terrain du numérique où il y encore de nombreux défis à relever. »

* prompt : instruction destinée à une intelligence artificielle générative.


À propos du programme Internet Sans Crainte et de l’entreprise Tralalère, partenaire du territoire Vallée Sud de Seine.
« Tralalère est une entreprise d’économie sociale et solidaire qui crée des ressources numériques pour aider les jeunes à comprendre le monde dans lequel ils sont. Parmi les différents programmes que l’entreprise peut porter, le Programme « Internet Sans Crainte » qui vise à transmettre une très large compréhension des enjeux du numérique, accessible à toutes et tous. »

Lunise Marquis, Directrice de la communication du marketing et de la diffusion de Tralalère